Portraitiste à Paris

Les XVIIème et XVIIIème siècles ont fait figure d’âge d’or du portrait.

Cet art, alors second dans la hiérarchie des genres, au sommet de laquelle se trouvait la scène d’histoire, a largement été enseigné à l’Académie Royale de peinture et de sculpture crée par le cardinal Mazarin en 1648.

Véritable miroir d’une époque et des modes de vies, le portrait a connu un franc succès durant cette période, notamment grâce à l’organisation de la première manifestation que l’on nomme « L’Exposition » en 1667 au Palais Royal.

Ce rendez-vous annuel a par la suite trouvé une large audience au point de se tenir deux fois par an dans le Salon Carré du Louvre.

De grands peintres passés maîtres dans la matière du portrait en la qualité de Hyacinthe Rigaud et Élisabeth Vigée Le Brun et plus tard au XIXème de Charles Landelle et William Bouguereau.

Pendant les XVIIIème et XIXème et jusqu’à la III République les souverains et membres de familles royales n’étaient plus les seuls à prêter leurs traits aux artistes. En effet face à l’enrichissement de certaines classes de la société qui aspiraient alors à une reconnaissance, le portrait devient une façon d’asseoir son nom et de laisser une trace dans l’histoire.

A partir de cette époque, la recherche systématique d’originalité ainsi que celle du renouvellement des écuries d’artistes et la création d’un système spéculatif feront émerger l’art contemporain.

Aussi me direz-vous légitimement que mon travail de portraitiste n’a rien de très innovant.

Je vous répondrai alors qu’à ceci près mon travail ne s’inscrit ni dans le genre du portrait d’apparat, ni dans celui du portrait psychologique mais qu’il innove en tentant de capturer l’instant dans une nudité débarrassée de tout artifice.

Dans un monde où tout va toujours plus vite, où la photographie et les selfies ont largement supplanté la peinture et où nous ne prenons plus le temps de regarder l’autre, de voir l’autre, j’ai voulu « innover » en me servant de la peinture ancienne pour parler de cette notion si fragile d’instantané.

Un moment suspendu, une fraction de seconde où l’autre par son expression, son regard ou sa pose, nous dit tout de ce qu’il ou elle est, nous livre son essence même.

Je suis heureux de partager avec vous ce que j’ai pu « réussir » avec des années d’étude et de travail : faire revivre ce savoir-faire et les techniques des maîtres anciens pour saisir l’aspect fugace du temps. Pour interroger cette impermanence de notre condition d’Être humain face à l’incessant passage du temps.

« Le moment présent à un avantage sur tous les autres : c’est qu’il nous appartient »
— Charles Caleb Colton
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